Année | CSG+Inflation | Revalorisation | Perte de pouvoir d’achat |
2018 | 1.7+2.3 = 4% | 0 | 4% |
2019 | 1.8% | 0.3% | 1.5% |
2020 | 1.8% | 0.3% | 1.5% |
Total | 7.6% | 0.6% | 7% |
Nous avons désormais une connaissance des prévisions budgétaires en ce qui concerne les Retraités. Leur régression de pouvoir d’achat n’a jamais été aussi élevée sur seulement trois années.
L'un des engagements phares d'Emmanuel Macron pendant la campagne de 2017 visait à maintenir le pouvoir d’achat des retraités. Mais cette promesse, martelée par candidat d'En Marche! de "maintenir" le pouvoir d'achat des retraités ne sera finalement pas tenue en 2018, 2019, ni en 2020. L'annonce le 26 août de la désindexation pendant deux années consécutives des pensions de retraite par rapport à l'inflation vient d'atomiser le fameux « Je fais ce que j’ai dit ».
Après la hausse de la CSG ponctionnant depuis janvier les pensions, ce sont désormais tous les retraités (à l'exception des bénéficiaires du "minimum vieillesse") qui subiront une perte de pouvoir d'achat face à l'inflation. Mais contrairement à l'augmentation de la CSG clairement annoncée pendant la présidentielle, le candidat Macron n'avait jamais dit que la revalorisation des pensions ne suivrait pas la hausse des prix. Tout au contraire, l'ancien ministre de l'Économie affirmait en mars 2017 sur France 2 au sujet des retraités qu'"il n'y aura pas de perte de pouvoir d'achat" s'il était élu. "Le niveau de vie des retraités, on doit le préserver" annonçait-il même dans un clip de campagne vantant les mérites de son projet de réforme des retraites. Lors du débat organisé par TF1 en mars 2017, Emmanuel Macron reprochait même à François Fillon (LR) de vouloir "faire des économies sur le dos des retraités" dans son projet présidentiel.
16 millions de Français "qui ne seront pas satisfaits"
La porte parole d’En marche vient d’expliquer que les retraités perçoivent des retraites payées par les actifs. "Le gouvernement veut clairement faire une différence entre les actifs et les inactifs, et ça vise les retraités : environ 16 millions de Français qui ne seront pas satisfaits. En théorie, car en dépit de nombreuses mesures témoignant de la guerre des âges, certains retraités ne semblent pas avoir compris l’intérêt de se mobiliser.
« Alors qu’un bateau prenait l’eau et que l’équipage et ses passagers se mettaient à écoper l’eau pour la rejeter à la mer, un passager était surpris. Il voyait une personne se pencher par-dessus-bord en écopant à l’envers : oui, il remplissait le bateau, contrairement aux efforts des autres personnes. Intrigué, il lui demande la raison de son attitude. « Depuis mon enfance, j’ai pris l’habitude d’aider le plus fort et ne puis changer à mon âge ».
Nasr Eddin Hodja XIIIème siècle
Le pouvoir politique et sa séduction
Il n’est pas difficile de comprendre comment les politiques arrivent à s’entourer de leaders d’opinion. La séduction prend divers visages : pompe et apparat, discours, promesses, subsides, protection de la population contre les ennemis intérieurs et extérieurs, création d’affrontements, intimidations multiples. L’idéologie actuelle vise à modifier les règles de vie en commun sous prétexte d’améliorer la situation du pays. Face à la montée des dépenses de protection, il faut donc accroitre les budgets des armées, du maintien de l’ordre, le nombre de prisons, les polices municipales et les milices privées.
Les Retraités font au final les frais d’augmentations incessantes de parties du budget consacrées au maintien de l’ordre intérieur, ainsi qu’à la progression de nos interventions militaires extérieures. La protection sociale devenant progressivement subordonnée à d’autres priorités nous ne devons pas nous étonner du résultat final.