Depuis des années, des «politiques» agitent le déficit des retraites. En l’expliquant par le vieillissement de la population, et la diminution du nombre de personnes actives en dressant un tableau catastrophiste pour l’avenir. Sauf que le COR, Conseil d’Orientation des Retraites, dans son rapport de juin dernier, conclut à l’équilibre des comptes jusqu’en… 2070.
Un déficit de la pensée
Nos "experts", économistes et journalistes, déroulant la vulgate "libérale", ne cessent depuis des années d'affirmer que le système des retraites risque de s'écrouler si rien n'est fait : réduction du montant des pensions, report de l'âge de départ, durée de cotisation. On ne compte plus les articles du Figaro tendant à le démontrer, ou les tirades sur les plateaux de télé des Yves Thréard, Marc Fiorentino, Yves Calvi, Christophe Barbier, Philippe Dessertine, Agnès Verdier-Molinié et consorts qui nous bassinent avec leurs affirmations péremptoires. Efficaces, puisque beaucoup des moins de 45 ans pensent qu'ils n'auront pas de retraite.
Une telle propagande a d'ailleurs consisté d'abord à taper sur les "aides sociales", la plupart des citoyens ne se sentant pas concernés, jusqu'à ce qu'ils découvrent que le but était de s'en prendre au dispositif général de la Protection sociale. On ne répétera jamais assez que le RSA c'est 10 milliards d'euros, et les retraites 310 milliards. La dénonciation du "pognon de dingue" des aides sociales n’est qu’un préliminaire. Car il faut grignoter la santé (200 milliards) et les pensions. Dans un premier temps.
Et dans un second, privatiser ces secteurs d'assurance plutôt que de laisser la Sécurité sociale le gérer. Non pas vue de l'esprit : un Denis Kessler du Medef, par exemple, l'a théorisé depuis longtemps, publiquement.
Donc tous les moyens sont bons : ressasser jusqu'à plus soif que jadis on avait 4 cotisants pour un retraité, et aujourd'hui 1,5 cotisant pour un retraité. C'est vrai, sauf que cela prend en compte le baby-boom d'après guerre, qui va bientôt se tarir. Mais, surtout, un retraité ne pèse que la moitié d’un actif dans le poids des retraites dont la régression est organisée avec une diminution de 14 à 12% dans le PNB.
Et pour y faire face, on aurait pu trouver d'autres solutions que de contraindre des salariés qui aspiraient, comptaient depuis longtemps sur un départ à 60 ans, de devoir se coltiner deux ans de plus. Soit par une augmentation des cotisations salariales et patronales ou, de préférence, en alimentant les caisses sociales avec les ponts d'or accordés aux plus riches, comme Nicolas Sarkozy l'a fait avec le bouclier fiscal et l'ISF, François Hollande avec le CICE et maintenant Emmanuel Macron avec la suppression de l'ISF et les faveurs accordées aux plus favorisés.
Sa réforme annonce la couleur avec ce ballon-sonde d'une retraite à taux plein seulement à 63 ans, avec départ possible à 62 ans mais avec décote. Alors même qu'il avait affirmé qu'il ne toucherait pas à l'âge de départ. Puis, surtout, avec ce système à point, qui individualise le droit à pension et annonce une évolution vers un système par capitalisation (alors que, là encore, M. Macron avait juré qu'il n'irait pas vers un tel système à l'américaine, contraire à notre notion de la Solidarité). Certains des "experts" cités plus haut ne cachent pas, avec un petit sourire ironique, que tel est bien le projet du pouvoir en place. Un euro cotisé donnant droit à la même retraite pour tous c'est une conception qui, à terme, conduira à ne plus fixer de date de départ, chacun ayant toujours intérêt à travailler plus longtemps pour gagner plus, du fait même que le pouvoir aura toute latitude pour fixer la valeur du point et inciter ainsi à des départs tardifs.
Les fausses informations à l'assaut de nos cerveaux
Ce que dit le COR
La bonne nouvelle, c'est que le Conseil d'Orientation des Retraites (COR), l'organisme de référence sur la question, a conclu dans son rapport de 182 pages, en juin dernier, que selon tous les scénarios de croissance annuelle de la productivité du travail (1 %, 1,3 ou 1,5 ou 1,8) les comptes seront à l'équilibre jusqu'en 2070 (et même "la part des dépenses brutes resterait inférieure à celle constatée en 2017 dans [les] trois scénarios" : 13,8 % du PIB en 2017, entre 11,6 et 14,4 en 2070). Une loi votée sous Hollande, que beaucoup ont oubliée parce qu'elle est de portée décalée, exige 43 ans de cotisations à partir de 2035, ce qui conduira automatiquement les salariés à partir, en moyenne, à 64 ans.
Cette information a été peu commentée, pourtant elle est de taille. Alexandra Bensaïd, arrivée sur France 2 en remplacement de François Lenglet, l'a pourtant glissé dans un "papier" prononcé à l'antenne. Elle a expliqué : "Le système ne va pas déraper grâce aux réformes difficiles faites depuis 1993. C'est ce que nous dit le Conseil d'orientation des retraites. Il assure qu'il n'y a aucune urgence financière dans tous les scénarios et ce jusqu'en 2070. Ainsi changer toute la tuyauterie du système de retraites aujourd'hui peut paraître superflu". Puis elle a indiqué l'"avantage, à la fois financier et politique, à réaliser cette réforme" pour le gouvernement. Concluant : "Les syndicats ont donc raison de vouloir débattre de la réforme".
Il n'est pas sûr que tous les téléspectateurs aient mesuré l'impact de ces propos, mais on peut facilement imaginer que l'oligarchie et ceux qui assurent sa propagande se sont étranglés. Et ce, le jour où les syndicats appelaient à défiler dans les rues pour dénoncer la portée des réformes annoncées.
Les réformes des retraites engagées depuis 20 ans ont modéré l’évolution des pensions. C’est le cas en particulier de l’indexation selon l’inflation des droits acquis en cours de carrière et des pensions. Cette modalité d’indexation a pour impact de creuser les écarts entre les pensions (à la fois celles des personnes déjà retraitées et celles des retraités futurs) et les revenus d’activité. L’effet cumulatif d’année en année est d’autant plus fort que la croissance des revenus d'activité est élevée par rapport à l’inflation. Cette modalité d’indexation a ainsi pour conséquence de rendre la part des dépenses de retraite dans le PIB très sensible au rythme de croissance des revenus d’activité réels (ou de la productivité du travail réelle). Ces effets arriveraient à maturité au cours des années 2050 et la baisse de la pension relative serait plus modérée à compter de cette date.
Au total, la pension moyenne relative des retraités diminuerait entre 2017 et 2070 dans les quatre scénarios, de 21,2 % dans le scénario 1 et de 36,2 % dans le scénario 4.
Les personnes intéressées par le rapport du COR peuvent se plonger dans sa lecture en l’important en suivant le lien :
Présentation - Conseil d'orientation des retraites
14 juin 2018 Rapport annuel du COR - Juin 2018. Évolutions et perspectives des retraites en France
La Tête de l’Art
Depuis très longtemps, j’ai eu envie de faire participer les lecteurs de ce site, à mes découvertes autres que celles des musées. Le domaine de l’Art recouvre en effet un vaste domaine : celui de la musique, de l’opéra et du chant, des ballets, de la littérature… Pourquoi ne parlerait-on pas de nos étonnements ?
Alma Deutscher
Aussi je viens vous parler d’une jeune fille née en 2005 et dotée de dons musicaux exceptionnels. A 2 et 3 ans, elle jouait du piano et du violon à la perfection. De nombreuses de ses prestations sont présentes sur Youtube, dont un concerto pour piano de Mozart avec ses propres cadences. A six ans, elle compose sa première sonate pour piano, à sept son premier opéra. A 9 ans, elle compose un concerto pour violon et orchestre. A 12 ans elle achève son premier concerto pour piano. Son deuxième opéra « Cinderella » est joué à Vienne avec Zubin Mehta. Elle a composé des trios, quatuors, ballets…
En tirant quatre notes d’un chapeau, elle compose une musique solide, après une réflexion d’une seule minute. Elle a composé un lied qu’elle chante sur un chant de Goethe. Anglaise, elle a découvert et assimilé de nombreuses partitions de musique classique (les autres musiques sont trop simples dit-elle).