Manifestation du 7 février à Nice

Orpéa fin de course

C’est la Caisse des dépôts et Consignations qui vient de mettre un terme aux déboires financiers de la Société Orpéa en la rachetant. Ce dénouement se traduit par un rachat à 30% de la valeur des actifs d’une société pesant plus de 8 milliards. Pour les créanciers, c’est un véritable désastre. Pour les investisseurs qui perdent 95% de leur mise la leçon est rude mais à la mesure d’un investissement dont on peut se demander ce jour quel en a été l’intérêt.
Le fondateur a pu vendre à 60 euros un titre qui cote un peu plus de 2 euros.

Rappelons qu’afin de réaliser des gains réguliers, des spécialistes des tableaux Excel, effectuaient des projections dans le temps afin de maximiser les profits. Il s’agissait de tailler dans les budgets de nourriture, les fournitures (dont les couches) et les médicaments. Les fournisseurs étaient invités à payer des marges arrière selon un pourcentage lié au volume des achats. Les effectifs du personnel étaient ajustés sans cesse au détriment des soins à donner. Les remplacements étaient aussi effectués au compte-goutte.

Quelle est la logique de cette gestion qui conduit les résidents à perdre 20 à 30 kilos en trois ou six mois et à devenir grabataires… La fin d’Orpéa et des rêves de ses dirigeants nous interpelle : faut-il tout rentabiliser y compris la fin de vie ?

C’est l’esprit de lucre qui s’étend dans la société sans aucun principe moral. De nombreux services publics ont été découpés et gérés par ces as de la finance, princes des tableurs excel. EDF, La Poste, l’hôpital, les services à la personne dont les EHPAD, n’en finissent plus de payer pour des « Réformes » de plus en plus stupides.

La réforme des Retraites s’inscrit dans les projections incertaines de personnes qui ont renoncé à réfléchir. Elle remplace le projet de financement du grand âge promis par tous les candidats à la présidence et toujours abandonné.