Édouard Louis a rédigé son nouveau livre, sous forme de réquisitoire. C’est l’occasion pour ce sociologue de régler ses comptes avec les hommes politiques en général. Cet écrivain possède une empathie précieuse qui relève de la noblesse du cœur. Quand on réussira à mettre au pouvoir des êtres similaires et non des psychopathes et autres pervers narcissiques, nous ferons enfin une avancée.
Ce sociologue et écrivain s’attaque aux hommes politiques en général et à Emmanuel Macron en particulier. « Ce à quoi on assiste en ce moment en France, c’est la fin de la honte. Macron, c’est quelqu’un qui n’a plus honte. Avec Macron on peut insulter les classes populaires, dire que ce sont des fainéants, qu’ils bloquent le pays, qu’ils ne sont que des assistés », juge celui qui reproche à ses propres collègues de ne pas s’emparer du sujet. « Les romanciers écrivent comme si la politique n’existait pas. Comme si nos corps n’étaient pas soumis à la politique. »
Une description clinique : un père diminué à 50 ans
Le père est celui qui ne parle pas, et que le titre du livre range parmi les morts. Il est pourtant encore vivant, mais si abîmé physiquement qu’il l’est à peine, et puis le fils ne sait plus qui il est : « (je parle de toi au passé parce que je ne te connais plus. Le présent serait un mensonge.) ». Il décrit le corps détruit de son père : cholestérol, diabète, essoufflement permanent, alimenté en oxygène, un vieillard de plus de cinquante ans à peine. «Tu appartiens à cette catégorie d’humains à qui la politique offre une mort précoce »
On notera que le titre du livre a évité tout point d’interrogation. Comme la mise à mort du père a déjà eu lieu : le livre travaille à en désigner les coupables, à dire comment la vie la plus intime est l’effet de politiques publiques : « La politique, c’est la distinction entre des populations à la vie soutenue, encouragée, protégée et des populations exposées à la mort, à la persécution, au meurtre. »
« Quand j’y pense aujourd’hui, j’ai le sentiment que ton existence a été, malgré toi, et justement contre toi, une existence négative. Tu n’as pas eu d’argent, tu n’as pas pu étudier, tu n’as pas pu voyager, tu n’as pas pu réaliser tes rêves. Il n’y a dans le langage presque que des négations pour exprimer ta vie. Ta vie prouve que nous ne sommes pas ce que nous faisons, mais qu’au contraire nous sommes ce que nous n’avons pas fait. »
C’est qu’il est question de ce qui a fait mourir son père, au moins en tant qu’il l’a empêché de vivre une vie convenable et digne de ce nom. C’est son travail qui l’a tué, surtout après un accident qui lui a brisé le dos. Les incitations à la reprise du travail (sous Chirac) vont lui imposer de devenir balayeur communal. Il devra donc s’incliner au mépris de son dos pour ramasser les ordures.
Aujourd’hui, il se déplace difficilement, respire avec une machine, se trouve en situation de ne plus pouvoir travailler correctement ni de subvenir au coût des soins que son dos réclamerait et vit une vie au quotidien sans intérêt, marquée par l’ennui ou la boisson.
C’est donc par une énumération qui force l’admiration que l’auteur délivre une enquête qui conduit aux portes du pouvoir. De l’obligation à travailler même avec déclassement, du déremboursement des médicaments, du RMI au RSA, l’obligation d’accepter des heures supplémentaires, la diminution de 5 euros par mois de l’aide au logement, enfin la dénonciation de l’assistanat sous Sarkozy et Macron. Longue est la litanie des avanies successives imposées à sens unique. Une telle dénonciation force le respect. De l’archéologie familiale on passe aux portes moulurées et rehaussées à la feuille d’or. Des criminels désignés alors qu’ils ne le sont jamais autour de nous, étonnamment. Un étonnement que l’auteur nous amène à partager, soulageant gorges et poumons, vivifiant les esprits, relevant les têtes. Et que des décennies de néolibéralisme, politique et médiatique, rampant puis triomphant, s’obstinent avec un indéniable succès à continuer. Une humiliation doublement assénée avec l’apparence ou la réalité du consentement des opprimés.
L’auteur, pointe alors avec beaucoup de courage et, tout simplement, de lucidité, tous les gouvernements récents qui ont sacrifié, pour cause de recherche aveugle et inhumaine du profit, la santé des hommes par des mesures qui portaient atteinte aux soins dus aux malades : Chirac, Sarkozy, Hollande et, pour finir, le top du top en matière de politique anti-sociale, Macron, qui a accusé les « fainéants » et fait croire à son père qu’il en faisait partie, vu son handicap au travail.
Il ne s’agit plus pour le fils de se venger du père, il s’agit de venger le père, en dénonçant ceux qui par leur politique sociale, leurs réformes du travail, de la santé, ont contribué à l’abattre physiquement : « Hollande, Valls, El Khomri, Hirsch, Sarkozy, Macron, Bertrand, Chirac. L’histoire de ta souffrance porte ces noms. L’histoire de ton corps accuse l’histoire politique. »
La Tête de l’Art
Depuis très longtemps, j’ai eu envie de faire participer les lecteurs de ce site, à mes découvertes autres que celles des musées. Le domaine de l’Art recouvre en effet un vaste domaine : celui de la musique, de l’opéra et du chant, des ballets, de la littérature… Pourquoi ne parlerait-on pas de nos étonnements ?
Alma Deutscher
Aussi je viens vous parler d’une jeune fille née en 2005 et dotée de dons musicaux exceptionnels. A 2 et 3 ans, elle jouait du piano et du violon à la perfection. De nombreuses de ses prestations sont présentes sur Youtube, dont un concerto pour piano de Mozart avec ses propres cadences. A six ans, elle compose sa première sonate pour piano, à sept son premier opéra. A 9 ans, elle compose un concerto pour violon et orchestre. A 12 ans elle achève son premier concerto pour piano. Son deuxième opéra « Cinderella » est joué à Vienne avec Zubin Mehta. Elle a composé des trios, quatuors, ballets…
En tirant quatre notes d’un chapeau, elle compose une musique solide, après une réflexion d’une seule minute. Elle a composé un lied qu’elle chante sur un chant de Goethe. Anglaise, elle a découvert et assimilé de nombreuses partitions de musique classique (les autres musiques sont trop simples dit-elle).