La vidéo montre à quel point le débat sur la réforme des retraites a modifié les perceptions du Chef de l’Etat d’un quinquennat à l’autre.
Les 1200 euros annoncés comme emblématiques de la Réforme
Mais le ministre du travail a pu augmenter le nombre de bénéficiaires d’un minimum de pension porté à 1200 euros bruts. Le 28 février, le député socialiste Jérôme Guedj a publié sur Twitter une réponse que lui a adressée le ministère du travail sur la mesure censée symboliser le caractère « social » de la réforme des retraites qu’il a présentée le 10 janvier : le passage à 1 200 euros (85 % du Smic) des petites retraites, pour une carrière complète au niveau du Smic.
Acculé par les questions, l’exécutif a fini par donner la preuve qu’il avait délibérément entretenu la confusion la plus totale sur ce point. Alors que les chiffres parlent d’eux-mêmes : chaque année, sur les 800 000 personnes prenant leur retraite, seules 10 000 à 20 000 verront le montant de leur pension passer à 1 200 euros du fait de la réforme gouvernementale.
Dans les couloirs des ministères, on soupire en évoquant une séquence « emmerdante ». « C’est devenu une série Netflix, ce truc, se lamente une source gouvernementale. On a essayé de s’accrocher à cette promesse présidentielle en étant persuadés que c’était une bonne idée. Aujourd’hui, c’est un échec qu’on ne rattrapera pas. »
Jeter de la poudre aux yeux des naïfs semble toujours aussi permanent. Annoncer un montant lors de la liquidation d’une retraite c’est oublier que l’indexation future na jamais eu lieu. L’inflation détruit le montant liquidé mais surtout la désindexation des retraites par rapport à l’inflation réduit progressivement la retraite. Ainsi en vingt ans, ce sont 25% du montant liquidé qui sont perdus, soit du fait de la désindexation, soit de l’accentuation des prélèvements : CSG ou Mutuelles.
Le déséquilibre démographique pèse
C’est ainsi que le rapport entre actifs et retraités serait abaissé à 1,7. Mais c’est faux car le taux de remplacement d’une retraite par rapport à la dernière rémunération est de l’ordre de 50%. Un retraité représente seulement le poids d’un demi-actif. Il n’y a pas en conséquence une véritable égalité entre un actif et un retraité. Les éléments de langage donnés par les politiques appuient une fausse démonstration. Ce soi-disant équilibre est aggravé par la désindexation vis-à-vis de la hausse des prix. Le coût financier des retraites est de 3,4 pour les actifs, non de 1,7.
La démonstration d’économies à réaliser est inexacte
Le cout du chômage s’accroit selon un rapport de l’Unedic publié le 1er mars. Il reporte les dépenses des pensions de retraite pour les plus de 62 ans vers l’assurance-chômage. « Si le gouvernement affirme que la réforme des retraites va permettre de faire des économies importantes, tout comme celles de l’assurance-chômage, il omet de documenter le transfert de charges, avec la part augmentée de seniors au chômage jusqu’à 64 ans et plus », fustigeant « l’argumentaire pernicieux » de l’exécutif.
La CGT a par ailleurs fait « des demandes de chiffrage » à l’Unédic. Les réponses de l’Unedic dans la dernière partie de son étude jettent une lumière crue sur les inégalités de genre, les motifs de licenciement des seniors ou encore les effets de la réforme de l’assurance-chômage, couplée à celle des retraites. Les entreprises se débarrassent de leurs seniors, l’âge est ensuite un frein majeur du retour à l’emploi (à tel point qu’un tiers des chômeurs de longue durée sont aujourd’hui des seniors) mais le gouvernement persiste à vouloir reculer l’âge légal de départ en retraite.
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Articulation entre Assurance chômage et retraites | Unedic.fr
L'Unédic publie un panorama des liens entre Assurance chômage et système de retraites. Outre les chiffres clés sur l'emploi des seniors et des rappels sur les retraites, ce document fait le poi...
https://www.unedic.org/publications/articulation-entre-assurance-chomage-et-retraites
La mise en invalidité
Elle ne peut qu’augmenter comme on le voit dans les pays Scandinaves et en Allemagne. Les éléments de langage du Gouvernement s’appliquent à demander à comparer notre situation à celle des pays étrangers. Or dans ces pays une concertation existe entre employeurs et salariés. Des décisions communes sont prises par la participation effective des syndicats aux conseils d’administration. Ce qui limite la désindustrialisation et les implantations hors-sol. Les plans de licenciements y sont moins brutaux et excluent les départs anticipés.