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Le suicide en France

par Guy Muller 12 Mars 2016, 09:32 Les sites de REFERENCE

Suicide : trois fois plus de victimes que la mortalité routière

 

Le deuxième rapport de l’observatoire national sur le suicide vient d’être publié. En 2012, le suicide a causé la mort de 9 715 personnes en France métropolitaine, soit près de 27 décès par jour, loin devant la mortalité routière qui s’est élevée, cette même année, à 3 426 victimes. Or les moyens mis en œuvre en matière d’accidents de la route sont beaucoup plus importants avec un relai fort de la part des médias. Aussi précis soit-il, ce décompte ne doit pas faire oublier qu’il s’agit là d’une estimation puisqu’en raison d’erreurs ou d’absence de codage parmi les 558 408 certificats de décès enregistrés en 2012, le nombre de suicides se rapproche plus vraisemblablement des 10 700 décès.

 

A 75 ans trois fois de suicides que la moyenne

 

De la préadolescence au grand âge, le suicide concerne l’ensemble de la société même s’il se pose avec plus d’acuité pour les hommes et chez les personnes âgées. 75 % des décès par suicide sont masculins. La surmortalité masculine est présente à tous les âges, bien que davantage marquée entre 25 et 44 ans où la part des décès masculins avoisine les 80 %. Le taux standardisé de mortalité par suicide s’établit, tous âges confondus, à 16,7 pour 100 000 en France métropolitaine en 2012. Le taux brut est de 15,3 pour 100 000 habitants pour la France métropolitaine et de 15,1 pour 100 000 habitants pour la France entière. Il présente deux pics : le premier entre 45 et 54 ans, où il atteint 25,1 pour 100 000, le second à partir de 75 ans où les taux sont supérieurs à 30 pour 100 000. Au-delà de ces chiffres, il est nécessaire de prendre en compte les personnes particulièrement vulnérables aux conduites suicidaires, soit parce qu’elles ont déjà réalisé une tentative de suicide, soit parce qu’elles déclarent avoir des pensées suicidaires, soit parce qu’elles ont été confrontées à la problématique du suicide dans leur entourage.

 

La tentative est 20 fois supérieure au nombre de suicides constatés

 

La tentative peut être considérée comme un appel au secours. En France métropolitaine, le nombre de tentatives de suicide est estimé à environ 200 000 par an, 20 fois plus que le nombre de suicides. Il est surtout le fait des jeunes filles entre 15 et 20 ans et dans une moindre mesure des femmes âgées de 40 à 50 ans, même si pour ces deux classes d’âges, une baisse des taux d’hospitalisation dans les services de médecine et de chirurgie suite à une tentative de suicide est observée depuis 2010

 

En 2013, 78 980 patients ont été hospitalisés en services de médecine, chirurgie  et obstétrique (PMSI-MCO) après une tentative de suicide, ce qui représente 90 094 séjours sur l’année, soit un peu moins de la moitié de l’ensemble des tentatives de suicide.

 

Etude des remèdes

 

Ce rapport liste un certain nombre d’actions visant des populations spécifiques : en milieu carcéral, au plan des entreprises, des jeunes et des « vieux », situations de surendettement. A titre d’exemple, le niveau de suicide est plus élevé en prison que dans l’ensemble de la population. Selon les données du ministère de la Justice, le taux de suicide masculin en prison est sept fois plus élevé que celui des hommes en population générale pour la période 2005-2010.  Près d’un décès sur deux dans les prisons françaises est un suicide.

 

Les personnes âgées objet d’une étude

 

 Peu d’études ont porté sur les personnes âgées, pourtant particulièrement touchées par le suicide (prévalence entre 30 et 120 pour 100 000). Les tentatives de suicide exposent en effet à un risque plus élevé de suicide abouti chez les personnes âgées comparativement aux tranches d’âges plus jeunes. Les raisons de cette surmortalité ne sont pas encore bien comprises. Plusieurs facteurs de risque ont toutefois été identifiés et associés aux conduites suicidaires chez les personnes âgées. Comme chez le sujet jeune, mais plus fréquemment retrouvée que chez lui.  La dépression majeure est le trouble psychiatrique le plus fortement associé au suicide abouti âgées.  À l’heure actuelle, le nombre important des facteurs épidémiologiques et cliniques de risque suicidaire et la complexité de leurs interactions limitent nos capacités de prédiction chez une personne âgée donnée. Nous proposons ici d’explorer l’inhibition cognitive, une des composantes cognitives associées aux conduites suicidaires chez la personne âgée, afin de mettre en lumière des pistes potentielles de prévention du suicide à cet âge de la vie. En 2012, pointé l’importance de l’inhibition cognitive, la fonction exécutive la plus sensible aux effets du vieillissement et au cœur des processus de contrôle de l’activité cognitive. Ce défaut d’inhibition cognitive est aussi impliqué dans la résistance aux traitements antidépresseurs et pourrait diminuer les capacités d’adaptation au stress, et par conséquent augmenter le risque de comportements suicidaires dans la dépression du sujet âgé. Ce défaut d’inhibition favoriserait l’émergence d’idées suicidaires et serait lié à la prise de décision. Par ailleurs, le lien avec les caractéristiques psychosociales n’est pas encore établi mais ces données pourraient jouer un rôle dans ce contexte de prise de décision et de passage à l’acte en lien avec l’inhibition cognitive. Le but de cette étude est de mieux comprendre certains facteurs de risque de décès par suicide chez les personnes âgées.

 

Autres éléments de l’étude

Les personnes intéressées pourront lire l’intégralité de l’enquête en suivant le lien mis en fin d’article. Des statistiques régionales sont données, les modes de suicide selon le sexe et l’âge sont décrits, des solutions proposées avec des groupes de travail…

Comme il est impossible de résumer ce rapport de 480 pages il vaut mieux l’aborder en fonction des thématiques recherchées. Saluons toutefois la création d’un observatoire national spécifique au suicide.

Abou Dhabi 74ème étage : deux univers séparés par une vitre
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