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Retraités : la procrastination érigée en principe

par Guy Muller 21 Janvier 2024, 16:09 Editoriaux

 

Revalorisation des retraites

Les pensions de retraite de base sont augmentées de plus de 5% à compter du 1er janvier 2024. 

Cette revalorisation sera effective dès le versement de février. Le montant de la pension de retraite évolue chaque année au 1er janvier en fonction de la progression de la valeur moyenne de l’indice des prix à la consommation, hors tabac. La règle de revalorisation annuelle des montants des retraites de base est inscrite dans le Code de la Sécurité sociale. Au 1er janvier 2024, l’augmentation est de 5,3 %. Les pensions de retraite de base avaient été augmentées de 0,8 % en janvier 2023. Cette nouvelle hausse sera effective sur la pension versée au mois de février 2024.

Le 24 octobre le groupe des neufs (syndicats et associations) avait appelé à des manifestations pour demander une augmentation de 10% afin de compenser les retards de revalorisations causés par un blocage antérieur des augmentations. Le compte n’y est toujours pas d’autant plus que les priorités du gouvernement sont devenues plus guerrières du fait de l’Ukraine. Les dépenses militaires sont orientées à la hausse afin de porter le budget des armées à 3% du PIB. L’adoption du projet de budget pour 2024 prévoit qu’une partie des fonds du livret A vont financer l’industrie de la Défense.

 

Fin de vie

En France le suicide assisté et l’euthanasie sont toujours interdits, alors que ces pratiques le sont en Suisse et en Belgique. Or une convention citoyenne a débattu d’une possible évolution de la loi afin d’autoriser une aide active à mourir. Comme pour de nombreuses autres décisions c’est le Président de la République qui devrait trancher ce point ultérieurement. La concentration du pouvoir entre les mains de l’exécutif démontre un dessaisissement du rôle des ministres. Par exemple les dernières annonces sur l’école : uniforme, cours de théâtre, Marseillaise, forment une salve qui ne tient pas compte de la baisse des naissances. Tandis que l’augmentation du nombre de personnes âgées reste invisible et sans réponses adaptées.

 

Complémentaires santé toujours à la hausse

Les retraités sont les premières victimes d’avancées pour les actifs de décisions rompant avec les solidarités antérieures. En effet la prise en compte par l’employeur d’une partie des cotisations ne concerne que les actifs. De ce fait l’écart de cotisation passe de 1 à 3 fois plus pour les retraités. Retraités qui ne bénéficient pas d’une diminution des impôts pour ces cotisations !

Ces injustices et la tendance à sortir de plus en plus de dépenses de la Sécurité Sociale en les orientant vers les Mutuelles posent le problème de la gestion globale des dépenses de santé. En effet les coûts de gestion des complémentaires s’établit à 15% selon la DREES, contre moins de 5% pour ceux de la Sécurité Sociale.

De plus en plus de voix demandent en conséquence une reconquête de la Sécurité Sociale par la fusion de tous les organismes de gestion de la santé publique.

 

La perte d’autonomie

La couverture de ce risque qui a fait l’objet de promesses électorales de la part des trois derniers Présidents est toujours reportée, en dépit des scandales touchant à la gestion des EHPAD. L’or gris s’est bien démonétisé avec les difficultés rencontrées par les groupes Orpéa et Korian. On a vu les résultats d’une politique continue d’achats de lits conduisant à un mur de dettes. Pour Orpéa il semble que le dirigeant principal soit sorti de sa société cotée en bourse autour de 40 euros. Mais les actionnaires, fournisseurs, salariés connaissent une triste fin d’histoire menée par la Caisse des Dépots à 0,0134 euro. Une perte de 99,63% en une année vient clôturer ce chapitre d’une histoire digne de celle des chercheurs d’or où les seuls gagnants étaient les vendeurs de pelles.

Est-il normal de mettre l’économie capitaliste au service de la fin de vie ? L’esprit de lucre a tué un segment économique pourtant promis à une extension continue grâce à la progression du nombre de personnes âgées lui assurant sécurité et pérennité.   

 

Exemple de procrastination : Gilbert Stuart remit durant quinze ans l'achèvement de ce portrait d'Abigail Adams.

Exemple de procrastination : Gilbert Stuart remit durant quinze ans l'achèvement de ce portrait d'Abigail Adams.

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